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Perspectives des « vins » sans alcool

Inconvénients des « vins » sans alcool

Gouts différents

La désalcoolisation modifie considérablement le gout de la nouvelle boisson par rapport à celui du vin initial à cause de l’absence de l’élément qui véhicule des arômes, l’alcool. L’équilibre est également bouleversé car les autres composants tels que les acides et le sucre deviennent prépondérents. La suppression de la fermentation donne une impression d’acidité et de sucrosité mêlées.  Il en résulte une certaine désaffection des professionnels et des amateurs confirmés qui perdent leurs repères.

Faible durée de conservation

L'absence d’un conservateur comme l’alcool réduit considérablement la durée de vie du produit, une fois ouvert. Il convient de le consommer dans l'année suivant l’achat.
 

Pas d’appellation contrôlée

Les produits désalcoolisés n’ont pas le doit à  l’appellation du vin initial,  ce qui les prive d’un support commercial considérable.

Plus cher

Le coût des vins sans alcool est accru par les  techniques de désalcoolisation qui impliquent des équipements onéreux. C’est le cas de de l'osmose inverse qui nécessite des membranes qui s’abiment rapidement. 

La durée de vie d’une membrane est d’à peine de 3 ans du fait du colmatage. Ce processus nécessite beaucoup d’énergie notamment pour faire fonctionner les pompes de gavage. Il faut aussi un certain temps en plus pour enlever l’alcool. Tous ces éléments engendrent des coûts supplémentaires que l’on retrouve dans le prix de vente.

Moins naturels

Les gens sont généralement méfiants concernant les processus qui transforment les vins. C’est le cas pour les alcools chauffés ou distillés qu’ils trouvent  moins naturels et dangereux pour la santé. Il en est de même pour les vins sans alcool.
 

Moins adaptés au repas

Les vins traditionnels sont très intégrés dans les pratiques culinaires des gens : le rouge avec la viande rouge, le blanc transparent avec le poisson. Les accords mets et vins sont extrêmement codifiés en fonction de bases culturelles. Il s’avère difficile de donner une place aux vins sans alcool du fait qu’ils bouleversent les codes.
 

Manque de l’effet désinhibant de l’alcool

L’alcool arrive à détendre les gens grâce à son effet désinhibant. Il rend les gens plus joyeux. Cela facilite les contacts. C’est d’autant plus précieux si la timidité les empêche d’aller vers les autres  et d’être à l’aise en groupe. Les « vins » sans alcool n’apportent rien de ce point de vue.   

L’abstinence peut être prise comme un refus de convivialité

La consommation sociale est extrêmement conformisme : « je bois pour signifier aux autres que je partage la convivialité », que « je suis dans le coup ». Cette convivialité est, d’une certaine manière, comme « imposée par le groupe ». Les gens se sentent souvent obligés de boire avec les autres pour ne pas paraitre rabat joie, pour s’intégrer dans le groupe.  En buvant, ils peuvent avoir l’impression de signifier aux autres qu’ils partagent leurs valeurs, Refuser de boire est souvent pet être considéré comme un refus de convivialité.
 

Pas de dégustations

La dégustation du vin constitue véritablement un art au cours duquel les amateurs ont plaisir à identifier des saveurs attendues, cartographiées par la tradition. Ceux-ci sont friands des surprises gustatives apportées par la dégustation de vins réputés. Tout cela fait du vin un loisir passionnant pour eux. Les bouleversements radicaux produits par les vins sans alcool enlève aux amateurs les repères auxquels ils sont habitués.

Les « vins » sans alcool ne donnent pas lieu à des dégustations à la différence des vins traditionnels qui constituent un loisir passionnant pour les amateurs

 

 

 


 


 

 


 


 


 

Atouts « vins » sans alcool

Les « vins » sans alcool peuvent se substituer à  l’alccol. Ils permettent ainsi d’éviter ses dangers :

  • L’excès d’alcool a des effets physiologiques augmentent les risques d'accidents routiers ou au poste de travail. Le pire c’est qu’ils peuvent mettre en jeu la responsabilité des employeur
    • L'alccol a des effets néfastes au niveau de la vigilance.
    • L’excès d’alcool rétrécir le champ de vision
  • L’ébriété isole les gens socialement.
  • Les femmes enceintes sont concernées, au premier chef. L’alcool leur est interdit à cause des dangers que fait courir sa consommation pour les fétus.
  • Les personnes en sevrage alcoolique peuvent être intéressés par les vins sans alcool dans la mesure où la similarité au niveau du gout est suffisante pour les détourner de l’alcool grâce à l’effet placébo.
  • Les vins sans alcool peuvent s’avérer un substitut précieux lovénements à risque pour ce qui est de l’alcoolémie comme certaines fêtes ou les pots d’entreprise. L’association alcool-convivialité devient plus délicate encore quand l‘alcool s’avère être le centre de la fête et non plus une de ses composantes. Comme le soulignait Martin de Duve (directeur de Univers Santé) en 2013 : « On ne se dit plus ‘Je vais passer une bonne soirée et peut-être que je vais boire un peu trop’ ; mais plutôt ‘Je vais boire trop, donc je passerai une bonne soirée’ »[2]
  • Aspect très calorique du vin. Les sans alcool sont trois fois moins caloriques que les vins traditionnels. Ce côté intéresse beaucoup les gens qui font attention à leur poids, les sportifs et les diabétiques.
  • Dangers de l’alcool pour la santé, notamment concernant le foie, avec les fameux gammas gt.

désintérêt des gens pour l’alcool

Une étude a montré que 56 % des adultes souhaitent boire moins d’alcool.  
Il sont de plus en plus conscients du danger que représente l’alcool pour la santé. La réussite du Dry January qui consiste à ne pas boire de l’alcool en janvier, témoigne de la méfiance croissante des gens par rapport à l’alcool. Un blogueur vin, devenu vigneron dans le Beaujolais, Fabrice Le Glatin affirme : «La société a pris conscience que l’alcool était dangereux pour la santé et c’est difficile de voir ça comme une mauvaise nouvelle, même si on a un peu infantilisé les gens», Ainsi, en 2022,  
 Le vin tend ainsi à perdre sa réputation de produit de convivialité. « on arrive à un âge où on veut continuer à partager des apéros, mais aussi rester en bonne santé ». lance Laurent Drège créateur avec Guillaume Soares de la Brasserie Parallèle.
Ce dualisme est dénommé « convivialité inclusive ». C’est la conscience du fait que l’alcool n’est qu’un placebo pour la convivialité. On se rend compte que la convivialité n’est pas produite par l’alcool mais par les gens.
Une expérience menée dans l’Université Leuven (KUL) en mars 2012, par l’association pour les problèmes d’alcool et de drogue (Vereniging voor Alcohol en andere Drugproblemen – VAD)[1]Katholieke  a montré que, sans alcool, il pouvait y avoir quand même de la convivialité. Cette expérience a consisté à servir, à volonté, de la bière sans alcool lors d’une soirée estudiantine, à place de bières normales habituellement par les marques pour développer leur notoriété. Il a été constaté qu’un grand nombre d’étudiants ne se s’étaient rendu compte de rien. Ceux-ci avaient même réagi avec étonnement quand on leur a fait part de la vérité. Ce genre d’opération montre que l’alcool n’est pas indispensable.

 

évolution de la façon de consommer de l’alcool

Le désintérêt pour l’alcool se retrouve au niveau de la façon de consommer le vin. Ainsi le vin devient de plus en plus un produit de dégustation. Il est ainsi consommé par un grand nombre mais en petites quantités pour minimiser l’impact sur la santé. Une étude a montré que 27% des acheteurs jugent très important le fait de pouvoir déguster. Cette évolution est résumée par la formule des gérants de la Brasserie Parallèle : "Il y a de plus en plus de gens qui boivent de moins en moins"

On assiste, de la même, au recul de la consommation traditionnelle de vin. 
Cette évolution se traduit par la baisse de la consommation individuelle annuelle qui n’est plus que 40l alors qu’elle était de 100l en 1975. Cela va avec le fait que la bière a dépassé le vin en grande surface en 2023.

Le vin est de moins en moins présent dans la vie quotidienne des gens. En témoigne le taux de consommation quotidienne qui avoisinait 14.5% en 2005. Celui-ci n’est plus que de 8% en 2021.   Cette baisse est surtout due à l’effondrement de consommation de vins de table qui tenaient lieu de boissons. Le vin était encore servi dans les cantines scolaires jusque dans les années?1950 Cette baisse a un impact sur la consommation de vin Le rouge a baissé de 32% depuis 2011. Le Bordelais, le plus grand vignoble de France, spécialisé en vin rouge souffre d’un effondrement des prix dû à la baisse de la demande. Il est prévu d’arracher 9251 ha en gironde selon le CIVB.  Une prime de 6000€ ha de la communauté européenne est prévu pour inciter les viticulteurs à arracher. 20% des viticulteurs bordelais sont concernés par l’arrachage

Malgré la diminution des volumes, le chiffre d’affaires du vin progresse : il devrait atteindre30 Milliards d’Euro 2027. Cette croissance tient, pour bonne part, à la progression du budget moyen pour une bouteille de vin. La part des vins entre 11 de 20€ concernent 56% des achats en 2022. Ce taux a progressé de 34% par rapport à 2013. Les plus de 20€ ont progressé de 17%.

Maintenant le vin est de plus en plus considéré comme un produit culturel. La dernière étude de SoWine de décembre 2020, montre que plus de trois français sur cinq, soit 62%, sont curieux et s'intéressent au vin et à son histoire. Le vin subit en parallèle le processus de vulgarisation inhérent à tout bien culturel. Selon une étude SoWine. En 2010, seuls 35% de la population se qualifiait amateur éclairé. Maintenant ce chiffre est monté à 47%. 62 % des français s’intéressent au monde du vin.

Le marché du vin s’est féminisé : les femmes représentent maintenant 65% de la clientèle.


 

Les opportunités pour les no/low

Les consommateurs de vins traditionnels peuvent faire appel aux vins sans alcool lorsqu’ils souhaitent restreindre leur consommation d’alcool, 
Les consommateurs de no/low le font pour des raisons de santé ou de budget, 
Ce comportement fait partie de la nouvelle tendance en faveur de comportements plus sains au même titre que “manger mieux, manger sain”. 

On peut situer la vogue du sans alcool dans le grand mouvement du «sans » marqué par le succès des vins  natures » réalisés sans ajout de substances externes à la vinification : sans sulfite, sans levure exogène, sans traitement chimique à la vigne etc

Les consommateurs ont souvent adhéré, au départ, par militantisme, en faisant fi des critiques des amateurs de vin et des professionnels.  Il apparait que ce sont les pros qui les ont suivis quand on voit le nombre de cavistes natures.

Les consommateurs de No/low ne sont pas des abstinents la plupart du temps. Selon IWSR, 78 % d'entre eux boivent aussi de l'alcool.

 Pour se libérer des préjuger concernant les « vins » sans alcool, le mieux c’est d’essayer de s’enlever de l’esprit les sensations que donne le vin normal, pour se concentrer sur des arômes spécifiques offerts par les « vins » sans alcool dégustés. On  dégustera, bientôt, les « vins » sans alcool au même titre que de nombreux produits comme le café, le chocolat etc…



 

 
 

Marché et Perspectives

Le marché français du vin sans alcool est encore embryonnaire. En 2022, 20 millions d’euro contre 22,82 milliards d’euros pour les vins soit 0.1%

Malgré tout ce marché est prometteur comme le montrent certains indices :

  • Il connait une évolution rapide. Aux Etats-Unis, par exemple, les ventes totales de boissons sans alcool ont bondi de 21 % à 395 millions de dollars entre août 2021 et août 2022.
  • 26000 foyers consomment régulièrement du vin sans alcool.
  • On note la forte adhésion des jeunes âgés de 18 à 25 ans. Cette catégorie représente 44 % des consommateurs de vins sans alcool ou très faiblement alcoolisés selon Shutterstock. Les « vins » sans alcool (ou désalcoolisé) sont de plus en plus populaires chez des millennials comme cela est déjà le cas avec la bière et certains spiritueux sans alcool (le whisky et le gin par exemple), 
  • Un grand pays de vin reconnu pour sa tradition comme la France s’intéresse beaucoup aux vins sans alcool. Premier producteur et premier consommateur de vin dans le monde, il est aussi dans le peloton de tête avec l'Allemagne, la Finlande et les Pays-Bas, pour ce qui est de la demande de vin sans alcool. En ce qui concerne les  vins à faible teneur en alcool, les principaux consommateurs sont la Norvège, les Etats-Unis, et les Pays-Bas.

les facteurs d’évolution

les facteurs défavorables aux vins sans alcool

Le principal aspect défavorable aux « vins » sans alcool est constitué par la puissance marketing des acteurs en charge des vins traditionnels. La consommation est fortement favorisée par la pub.  Les publicitaires sont très créatifs pour rendre l’alcool convivial. Le sponsoring est abondamment pratiqué notamment lors de fêtes d’étudiants. En Belgique, par exemple, les entreprises organisent des pots pour créer des moments de convivialité de l’alcool autour  avec comme prétexte  le renforcement de l’esprit d’entreprise. A Bruxelles, les gens sont invités à boire un verre « en famille » lors d’  «  apéros urbains », Elles peuvent, à cette occasion, profiter de jeux pour enfants et d’animations musicales. Régulièrement, les publicitaires lancent également des campagnes très ciblées. En janvier 2016, les brasseurs ont créé des publicités dénommées "carte de vœux", adressées des étudiants de Louvain-la-Neuve. Celles-ci étaient accompagnées d’un bon de 6 bières gratuites pour de les fidéliser. 

 facteurs favorables aux « vins » sans alcool
 
Mesures des pouvoirs publics et des états pour lutter contre les dangers de l’alcool

En France, les pouvoirs publiques lancent, depuis les années 80 des campagnes de prévention. La plus connue est : «Un verre ça va, trois verres, bonjour les dégâts». 
Les règles de sécurité routière participent à la lutte contre l’alcoolisme.
L’alcool est interdit dans les pots d’entreprise.
Le Code du travail prévoit des fortes amendes pour lutter contre l’alcoolisme : 
* Dans les entreprises, une amende pouvant aller jusqu’à 3 750 € par salarié concerné. En cas de consommation des spiritueux tels que le whisky, la vodka etc…).
* Concernant la lutte contre l’alcoolisme des mineurs sont particulièrement lourdes ;            
o 7 500 € ou plus est prévue pour le fait de faire boire un mineur jusqu'à l'ivresse 
o 15 000 € d'amende le fait de provoquer directement un mineur à la consommation excessive avec en plus d'un an d'emprisonnement
o 45 000 € pour provoquer directement un mineur à la consommation habituelle d'alcool avec en plus deux ans d'emprisonnement

Au Royaume-Uni, le gouvernement permet la désalcoolisation de vin en vrac. 
En Australie, le gouvernement a mis en place  4 millions de dollars de subvention pour  favoriser la qualité et  l'innovation pour la production de No/low

L’organisation internationale de la santé préconise certaines mesure, comme
* « limiter la promotion de l’alcool auprès des jeunes publics »,
* « renforcer les contrôles de police pour prévenir les accidents de la route dus à l’alcool » 
*  « fixer des politiques de prix pour limiter l’accessibilité financière de l’alcool ».
La lutte contre l’alcool est mondialisée avec des opérations comme le « Dry January » qui consiste à ne pas boire d’alcool le premier mois de l’année. Née en Angleterre en 2012, cette opération très suivie alcool est très médiatisée.

 actions marketing des professionnels 

Certains domaines proposent des accords mets et vins pour promouvoir des vins sans alcool. C’est le cas du Château Clos de Bouard  sur une appellation renommé comme Montagne Saint-Emilion  qui collabore avec des chefs face aux Grands crus et millésimes prestigieux. Il s’agit de la cuvée « Prince Oscar », que la vigneronne Coralie propose comme un Montagne Saint-Emilion sans alcool. Bruno Marret de La Côte de Vincent profite de son expertise œnologique pour proposer  une analyse gustative de ses vins sans alcool. 

Rommuald Vincent , producteur de Djin sans alcool revendique même des avancées commerciales auprès de « gens qui ont une expérience de l’alcool, plutôt épicuriens, qui veulent lever le pied. Mais ils veulent aussi retrouver le niveau d’appréciation des produits qu’ils avaient l’habitude de boire ».

 Une caviste a même ouvert une cave sans alcool qui fait ainsi part de son expérience : « Nous étions la première boutique de type caviste sans alcool en France. La onzième émerge en ce début d’année à Pau (Papompette), après Lille, Paris, Clermont-Ferrand, Nantes, ou même une cave ambulante, Lilozen, que l’on retrouve sur les marchés de la région de Limoges. »

 

 


 

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