vin et littérature

Les similitudes entre le vin  et la littérature ne manquent pas. Ces 2 domaines de passion ont en outre des liens très anciens : « Le vin et l'encre semblent liés depuis toujours» nous dit Laure Gasparotto spécialiste de l’histoire des vins, à l’occasion d’une interview de  Gérard Oberlé, écrivain et bibliophile et  l’académicien Erik Orsenna 14 décembre 2012.

Similarités entre les vins et littérature

ivresse

La littérature comme le vin produit comme une certaine ivresse.  C’est l’euphorie de la découverte. Selon Gérard Oberlé, « l'ivresse est un état de grâce que l'on peut atteindre par le vin, mais aussi par la poésie, la musique, l'amour ou la folie mystique ». Il a publié en 2006 « Itinéraires Spiritueux », livre autobiographique burlesque sur les gens et l’alcool. Pour lui le mot ivrogne est l’anagramme de vigneron.

bibliothèques

Les vins comme les livres constituent de véritables bibliothèques. L’acteur Jean Carnet disait "Je vais faire un tour dans ta bibliothèque", en pointant un doigt vers le sol. En ce qui concerne les vins, on parle vinothèques dans le cas de regroupement de nombreux vins représentatifs d’une multiplicité de crus.

Au même titre que les livres les vins favorisent les rencontres. Antoine Blondin, écrivain et journaliste sportif connu pour ses excès d’alcool, écrivait sur ses notes de frais pendant le Tour de France. "Le vin est l'occasion de verres de contact." Il évoque sa passion de l'alcool dans le roman Un singe en hiver (1959), qu'Henri Verneuil .a adapté au cinéma. Selon Erik Orsenna  « le livre est un moyen de passage. Comme le vin, c'est un moyen de rencontre et de découverte ».

Limites du vin par rapport aux livres

Le défaut spécifique au vin c’est que l’excès produit de l’ivrognerie. Gérard Oberlé reconnait que «   L'ivrognerie est une habitude dangereuse, rarement plaisante pour les proches, et qui conduit à la destruction. »

Le vin est limité par rapport à la littérature car les techniques de dégustation ne permettent pas comme la littérature de décrire les implications culturelles du vin. Selon Erik Orsenna « Le commentaire du vin fait partie du plaisir du vin, mais je ne suis pas dans la religion ».

Les livres sur le vin

Il peut parfois être difficile de retranscrire les émotions que procure le vin. En effet, les livres spécialisés sur le vin n’offre généralement qu’une approche technique centrée sur la dégustation. Le plaisir fourni par l’approche œnologique est éloignée de celui  qu’apportent les livres. Ceux-ci décrivent les perceptions du monde dans lesquels le vin nous transporte.  (Aveine 5 septembre  2018 www.aveine.paris/blog/litterature-meilleurs-livres-vin/)

Aveine, liste « les meilleurs livres sur le vin » à travers les époques et les cultures. On a par période et thématique :

• ivresse et plaisir du vin

Le  thème de d’ivresse, du bonheur et du plaisir  autour du vin  sont évoqués dans  les quatrains  du livre de poèmes Les Rubaïyat écrit par l’iranien Omar Khayyam au XIème siècle.

• grivoiserie

La grivoiserie est l’attitude type du « Traité de bon usage du vin » écrit par  François Rabelais écrivain humaniste français de la renaissance.

• l’évocation des souvenirs

Le livre Romanée Conti 1935 écrit par le romancier japonais Kaikô Takeshi  en 1972 raconte comment un moment de partage entre deux amis dégustant une bouteille de ce cru renommé fait remonter leurs souvenirs à la surface.

• terroir et histoire

« En Vrille », policier sud-africain paru le 7 janvier 2016, met en scène le vignoble de son pays de l’auteur. Le thème du livre est très actuel. L‘histoire a pour arrière plan une start-up : « Alibi.co.za ». qui  propose des faux alibis pour ceux qui souhaitent tromper leurs conjoints discrètement.

Association des vins et des livres

 Isabelle Escande montre, dans une publication d’ avril 2021, « vin et littérature : de savoureux accords »     qu’on peut  associer les livres et les vins les comme on associe les mets et les vins. Elle donne plusieurs exemples:

• un grand classique de la littérature américaine « les raisins de la colère » de  John Steinbeck publié, en 1939. Ce livre adapté au cinéma par John Ford raconte l’exode d’une famille vers une Californie mise au rang de terre promise dont les belles terres viticoles s’avèrent décevantes.
• la fameuse BD « les Ignorants » d’Étienne Davodeau, publiée chez Futuropolis en 2011, raconte la rencontre entre un vigneron Richard Leroy  et un dessinateur, l’auteur, et leurs échanges sur leurs métiers respectifs.  Ce livre est associé avec un vin biodynamique renommé du lieu où se déroule l’histoire : la Vallée de la Loire.

• dans le livre « Tel est pris qui croyait prendre » paru le 04/03/2010, Roald Dahl raconte un diner loufoque lors duquel l’amphitryon promet la main de sa fille à  celui qui saura trouver le millésime d’un cru de bordeaux dégusté. vin et littérature