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le vin pour faire tenir les troupes

Et si le vin, synonyme d’art de vivre, de plaisir et de convivialité était aussi une arme ? 
La question mérite d’être posée en ces temps troubles, et pour y répondre je vous propose une plongée dans les archives de la grande guerre.
En 1914, le vin, ou plutôt le pinard coulait à flot sur le front, à tel point que les historiens considèrent qu’il a été un acteur décisif de la guerre. 
En effet, après l’enthousiasme des troupes aux premières heures du conflit, les fleurs ont disparu des canons des fusils et l’horreur de la guerre s’est bien vite imposée aux poilus.
C’est là que la distribution de vin sur le front est apparue comme une nécessité pour faire tenir les troupes et remonter le moral des soldats. Il fallait plus que du courage et du patriotisme pour sortir de la tranchée et se jeter sur les lignes ennemies. Il fallait du pinard !
A partir de 1914, les poilus reçoivent gratuitement leur quart de vin par jour, puis un demi-litre en 1916 et enfin trois quarts de litres en 1918. On constate que les quantités distribuées ont augmenté avec l’allongement du conflit, qui ne devait au départ durer que quelques semaines !
Pour assurer la distribution, près d’un tiers de la production nationale de vin est réquisitionnée. Coïncidence ou stratégie, le marché vinicole était saturé en 1914 avec une production énorme des vignobles à haut rendement du sud de la France et d’Algérie. De ce point de vue, la guerre tombait à point nommé pour écouler les stocks ! 
Le breuvage arrive jusqu’aux tranchées grâce à une logistique sans faille : l’armée utilise la voie ferrée pour acheminer sur le front des wagons-foudres. Les barriques sont ensuite stockées dans des magasins à proximité du front, et les derniers kilomètres se font en automobile ou à défaut sur des carrioles tirées par des chevaux ou des bœufs !
Bien sûr il n’est pas question ici de grands crus : le pinard est dérivé du pinot, et désigne dans le jargon du mauvais vin, de la vinasse quoi ! un jus qui titre 8 ou 9 degrés et pouvant être frelaté ou coupé.
Les chefs de l’armée ont rendu grâce au « Général pinard qui a soutenu le moral des troupes », dixit le Maréchal Joffre, et le Maréchal Pétain a remercié le vin de France sans lequel le poilu n’aurait jamais remporté la victoire. 
Les poilus eux chantonnaient l’hymne bien connu « le pinard, c’est de la vinasse » rendu célèbre par le comique troupier « Bach » alias Charles-Joseph PASQUIER.
A la fin de la grande guerre, la consommation du vin s’est développée dans tout le pays, pour devenir un symbole national. 


 

 

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