Georges Delille, la satisfaction du créateur
Lorsqu’on s’intéresse vraiment au vin, on essaye généralement de savoir ce qu’il y a derrière. Avec l’avènement du bio, on s’intéresse de plus en plus aux principes de culture et de vinification. Mais ce qui enthousiasme le plus les gens, c’est la signature. Le vigneron est, au même titre que les grands chefs, de plus en plus considéré comme un artiste. Ainsi les bons vinificateurs sont starifiés. Ils font partie des nouveaux saints car la société a de tous temps eu besoin de saints. Le marketing, et les attachés de presse oeuvrent grandement pour cela en s’ingéniant à créer des légendes urbaines qui font vendre. Les journalistes sont complices car ça fait vendre du papier. La toile présente participe d’une certaine manière à ce système par le faut qu’elle évoque Georges Delille, le créateur du domaine de Terrebrune qui est aussi le père de l’artiste.
L’avantage de la démarche artistique c’est qu’elle est normalement plus objective. Mais ça n’a pas toujours été le cas avant que la photo existe car dans ces temps-là le peintre avait souvent des objectifs000000 très précis. Dans les temps lointains c’était de renforcer la foi des fidèles. Ils étaient souvent les portraitistes des grands et ils rendaient compte d00e leurs faits d’arme. Toutes ces fonctions sont maintenant dévolues à l’audiovisuel et la photo, laissant une belle place, pour l’artistique pur, à la peinture qui a de ce fait délaissé en général le terrain de la com.
Cela étant dit on peut dire que cette peinture est constituée de 2 mouvements contradictoires. D’une part Georges Delille montre avec fierté une belle grappe de raisin témoignant de la réussite de son action de vigneron. C’est certain que la qualité d’un vin est grandement dépendante de la qualité du raisin produit. Mais ça n’est plus le moment de venter ce genre de mérite car la qualité du vin produit est maintenant largement reconnue. L’autre mouvement de ce tableau plus important en soi est son regard plutôt vers l’arrière. Cela montre que maintenant le plus intéressant c’est l’immense chemin parcouru pour arriver à ce résultat. Georges Delille est parti de zéro alors que sa mère était concierge et son père coursier à Clamart en région en région parisienne. Ayant fait sommelier après guerre, c’est la passion pour le vin qui l’a mené la. Il a dès les années 60 crée un grand vin avec les seuls moyens de sa petite entreprise de commerce. Il a fait un travail de précurseur de qualité sans concession, dans un esprit bio. A l’époque, l’utilisation de la chimie et les grosses productions conféraient une piètre image à la région de Provence.
Ajouter un commentaire